top of page

De la Chartreuse aux Aravis en revenant par Albertville : le triangle plat 202 km du 17/07/19

Dernière mise à jour : 12 janv. 2021

La trace du vol :

Télécharger la trace au format IGC :

2019-07-17-igcfile-237450-185572.igc
.zip
Download ZIP • 313KB

Le récit du vol :


Avant-vol :

Après un joli triangle d'entraînement de 100km hier, la journée s'annonce belle : convection démarrant assez tôt sur Saint-Hilaire, bonne instabilité prévue jusqu'à 2500 m l'après midi, vent d'Ouest 15-20 km/h prévu. Notre principale interrogation reste le voile de cirrus annoncé toute la journée à 7000m, on craint qu'il nous fasse de l'ombre mais finalement il ne nous éteindra pas du tout les thermiques !

Observations après le vol : confortable dans les brises, vent de Nord-Ouest assez marqué >2000m, sérologie très turbulente dans les confluences très toniques, zones de descendance marquées (passages de plus de 10 secondes à -6 m/s). Nous volons à deux avec Gary, décollage à 11h30 avec pour objectif un aller retour Rachais / Parmelan. Je prends la Zeno pour tailler la route !


Début de vol

Tout s'enchaîne facilement sur les faces Est, on fait quand même demi-tour 1 km avant la balise prévue à la Bastille car point bas inquiétant, ne nous pourrissons pas la journée tout de suite ! Ensuite les crêtes de la Chartreuse sont magiques, on chemine en confluence en slalomant les barbulles, voire-même en étant obligés de contourner assez large les premiers cumulus déjà bien formés ! Le Granier nous place idéalement à 2350m pour la savoyarde, raccrochée facilement à 1200, et avant que les brises ne rentrent trop donc c'est super confortable. La traversée des Bauges se fait au nuage, malgré une forte composante de Nord dans le météo (les 15km/h d'Ouest annoncés sont bien Nord-Nord-Ouest) nous affichons une belle moyenne de 28 km/h sur les 4 premières heures du vol. Un plan qui se déroule sans accrocs ! Bah ça pouvait pas durer comme ça, ça reste du parapente hein...


Fuite en avant

Là commencent les erreurs : les Bornes et Aravis sont bien matérialisés par des cumulus, le Parmelan beaucoup moins. J'hésite à changer le plan mais reste finalement sur l'objectif du Parmelan, par confort d'un terrain que je connais mieux. La partie entre la tête à Turpin et le refuge du Parmelan est affreuse, plein vent, rafaleux, pas de cumulus à l'horizon. Décision est prise de faire demi-tour et raccrocher le Lachat de Thones assez bas. Gary m'y rejoint depuis les dents de Lanfon On y prend la dansante du jour, entre confluence des brises et déclenchement de missiles le long du caillou. Gary sort bien, dans son style très agile il s'applique et sort proprement malgré l'sérologie tordue. Pour ma part je ne suis pas à l'aise ici alors j'avance dans le vent pour trouver plus confortable mais 2 km plus loin le prochain thermique me propose le même comité d'accueil... je serre les dents et une fois sorti de l'influence des brises, il se redresse et me catapulte au nuage à 3000m. Deuxième erreur, plutôt que d'attaquer le retour par Lanfon et les Bauges car on était assez haut malgré la branche à faire face au vent, on décide de passer par les faces Ouest des Aravis. On sait très bien que le retour a Lumbin par Albertville et Chamoux va être compliqué dans les brises, mais sur le coup c'est tellement facile de se jeter sur les faces Ouest des Aravis. Décision de confort immédiat. Fuite en avant... qui coûtera le bouclage à Gary. Balise un peu avant le Grand Bornand, puis direction le col des Aravis où on monte bien pour se replacer sur les crêtes. Magnifique, j'adore ce coin, c'est tellement beau. Le massif du Mont Blanc est dans le nuage, c'est beaucoup plus humide au Nord qu'au Sud. Nous sommes de nouveau dans la configuration d'un cheminement à remonter au vent, car les brises donnent une composante Sud.

Bon maintenant faut rentrer...

Col du Charvin passé sans grande marge, j'y perds de vue mon compère de vol qui s'en ressortira mais un peu plus tard, un décalage s'est créé, je finirai ce vol seul. Dent de Cons hyper généreuse coiffée d'un joli cumulus à 2900m. Le suivant sur la Belle Etoile ne donne rien, je passe hors cycle... et mets le cap sur la combe Sud sous le Grand Arc. Re-2900, direction Chamoux avec le passage très critique soit par la vallée des huiles qui me tend les bras mais aucun cum, soit par les tours de Montmayeur. Heureusement j'ai eu la bonne idée du jour de patiemment refaire un plein intermédiaire sous des barbulles en milieu d'entrée de vallée de la Maurienne, 10 minutes dans du 1m/s mais là je crois que c'était vraiment ma porte de sortie ! La moyenne importe peu à ce stade, il faut juste boucler... Ce plafond chèrement obtenu à 2500m (et tout le temps de réflexion associé !) me fait prendre la décision de remonter au vent pour finir le cross par les avant-reliefs. Une fois repassé au vent à Villard d'Héry, tout s'enchaîne bien même si je fais face à une forte brise, j'avance à 20 km/h accéléré à 50% mais bien en appui et bien laminaire. C'est clairement dans ce genre de configuration que la Zeno te donne un sacré avantage, la pénétration face au vent est incroyable par rapport à une C classique. Gary passera 15 minutes plus tard mais vachera par ici. Bramefarine très généreuse aujourd'hui, au point que je décide de me lancer dans le glide final sans passer par Le Cheylas. Petite erreur car je ne rentre pas à l'attéro officiel, je vache à 2 km car la brise a bien faibli (je ne suis qu'à 55 km/h accéléré à fond) et je tombe du ciel à -2,5 m/s. Mais c'est pas grave ça boucle quand même à la règle des 3 km, et je suis content d'avoir tenté car j'ai toujours tendance à finir les manches de compètes trop haut, ça permet de prendre des repères et m'entraîner à optimiser les glides finaux.


Et se retrouver !

Le riverain du champ est là dans son jardin donc je vais le voir, on sympathise, je lui raconte le vol et il me ramène à l'attéro ! Gary me rejoint en battant le record de vitesse de retour en stop après avoir vaché vers Chamoux, hyper efficace ! En résumé un beau vol de plus de 200 km bouclé à une belle moyenne de 25 km/h, qui aurait pu être agrandi sans les hésitations parmelanesques, mais qui aurait aussi pu être écourté à cause des fortes brises ou des grosses dégueulantes...magie de l'incertitude de notre pratique... Un cheminement retour que je suis content d'avoir fait une fois mais qui n'entrera pas dans mes passages favoris !

69 vues0 commentaire
bottom of page